Comme beaucoup d’entre nous, Laurent ne dispose que de très peu de temps pour assouvir sa passion. Il adapte ses pêches à son emploi du temps professionnel et familial, et il est devenu un adepte de ce qu’il a baptisé le « 24 Heures Chrono » !
« Je me suis fait une spécialité de ces pêches rapides dans des endroits difficiles niveau pêche, et la prise d’un seul poisson, quelle que soit la taille, me comble de bonheur !
Au mois de mai dernier, je jette mon dévolu sur un étang non loin de mon domicile. Je fais une entorse à mon traditionnel 24 heures, car cette fois ci, je dispose de 36 heures environ ! C’est un lieu que je connais bien, un petit paradis niché au cœur de la Bretagne Sud. Ma bonne connaissance des lieux me permet ainsi de moins me poser de question et d’être tout de suite opérationnel.
Rapidement installé après le boulot en fin soirée, je choisis une zone peu profonde, dans la queue de l’étang, en partie recouverte de nénuphars. Je sais par expérience que c’est un secteur du plan d’eau où les carpes commencent à se rassembler, en vue de la période de fraie qui approche. Les quelques sauts observés pendant mon installation laissent supposer que le choix de poste est judicieux.
Pourtant, les nouvelles du plan d’eau ne sont pas terribles. La pêche y est difficile ces derniers jours, la faute à la météo bretonne, capricieuse à souhait. D’un jour à l’autre s’alternent soleil et chaleur (oui oui, c’est possible en Bretagne ! ) et période de pluie et vent avec une température matinale frisant le zéro !
Il fait nuit quand je pose mes montages sans amorçage préalable. Un simple stick composé de bouillettes broyées et de pellets accompagne chacun de mes 2 pièges.
La première nuit est calme niveau touche, mais assez riche en enseignements, puisqu’au petit matin, pendant la dégustation du traditionnel café sans bruit, je constate qu’un gros poisson passe dans 70 cm d’eau…. à moins 10 mètres de mon rod pod ! D’autres poissons se manifesteront dans la matinée, à moins de 20 mètres du bord…
Une seconde entorse à mes habitudes, je sors une troisième canne, et la pose en bordure, mais malheureusement sans succès. Il faut dire que les carpes de cet étang se font majoritairement prendre la nuit.
Riche de ces observations, je décide donc de ré-orienter ma pêche pour la seconde nuit. Un amorçage léger, composé de bouillettes Nutzilla de chez EFB et de pellets au chènevis est dispersé sur toute la bordure, sur une bande de 15 mètres de large et de 25 mètres de long. J’espère ainsi que les carpes en maraudes près du bord s’intéressent à cet amorçage….
Les cannes reposées, rod pod en retrait et fils détendus pour plus de discrétion, c’est avec un certain stress que j’ aborde cette deuxième et dernière nuit.
A 5 heures 30, la centrale émet un bip, suivi 3 secondes après d’un long son strident qui ne laisse aucun doute sur ce qui est en train de se passer au bout de la ligne !! La carpe est partie pleine balle, direction les nénuphars! La prise de contact est rude, et je comprends tout de suite que j’ai à faire à un gros poisson. Ce dernier est parvenu à rentrer dans les premières talées de nénuphars et semble tanké. En maintenant une tension (strictement nécessaire) sur le poisson, sans forcer au risque de décrocher ou de l’abîmer , je peux sentir la tête de ligne qui travaille et coupe les nénuphars encore fragiles en ce début de saison. Au bout de quelques minutes de patience, le poisson sort des nénuphars, mais la partie est loin d’être gagnée, car il se sert de toute sa puissance et de sa masse pour martyriser le blank !
Le combat touche à sa fin, et le premier coup d’épuisette est le bon. In the net !
C’est en levant le filet que je comprends que je viens de capturer une superbe miroir massive, et le verdict du peson confirme que la barre magique des 20 kg est très largement dépassée….
Après quelques photos rapides, le poisson rejoint son élément. Le jour se lève, il est déjà temps de repartir, avec la satisfaction toute personnelle d’avoir pu capturer un seul et unique poisson sur ce plan d’eau difficile, en un temps relativement court.
Une bonne connaissance préalable des lieux, de l’adaptation aux conditions du moment, des appâts et du matériel en lesquels on a a pleine confiance sont bien souvent la clé de la réussite pour ce type de pêche! »