Arnaud nous raconte Orient, l’ogre vert

Retour sur une session mémorable pour Arnaud sur l’un des lacs qui nourrissent les rêves de bon nombre de pêcheurs de carpes de tous horizons.

Mai 2015, me voilà de retour sur le géant. Apres une première expérience en aout 2010 avec Lacaille et Guillaume durant laquelle, au bout de huit nuits, seul un silure était venu me rendre visite. Il me fallait un match retour sur ce lac autant mythique que magique. Le géant fait rêver plus d’un pêcheur, à juste titre.

La date était prise en ce 21 mai, ce qui n’est pas la saison la plus facile avec la fraie et le niveau d’eau très haut du lac. Pas toujours facile de poser ces congés au bon moment, mais je compter bien tenter ma chance en cette période.

L’heure du départ venait de sonner ou du moins la journée de travail était finie. Direction le camion afin d’avaler les quatre heures de route qui me séparent du lac. En fin d’après midi, me voilà devant la capitainerie de Mesnil Saint Père, afin de prendre mon timbre bateau pour la saison.

Je jette un œil au lac. WOUHHHAAA !!! Toujours aussi impressionnant. La magie du lac n’avait rien perdu depuis ces quelques années. Une vraie mer intérieure, ou toute pratique nautique est possible (voile/canoé/planche à voile). Au vu de la place, tout le monde peut s’adonner à sa passion. Le timbre étant pris, direction la base du CNHS pour charger le zod.

Le camion étant vide, plein gaz… ou plus tôt à fond de cinq, direction la pointe de la picarde où un pote est en place depuis le matin même. Après avoir vidé un petit verre et discuté pêche bien évidemment, je souhaite un gros merde à mon pote Cyrillou épicurien lui aussi et fonce trouver un poste. Une fois sur l’eau, un long moment de galère commence, car tout est inondé et trouver une place pour s’installer est très difficile. Très peu nombreux sont les poste qui ne sont pas sous un mètre d’eau.

Je comprends mieux ceux qui pêchent en bateau cabine. C’est beaucoup plus simple pour l’installation et au vu de la période, les carpes trainent plus dans les branches que dans la pleine eau. Après un long trajet qui m’a permis de visiter toutes les baies depuis l’embarcadère du CNHS, me voilà sur la plage des terriers, seule zone où l’installation fut possible. Oui je sais, je suis hors secteur mais bon c’est pas moi qui ai rempli le lac en flotte et pour être honnête c’est la zone que je convoitait au départ.

A peine arrivé, c’est déjà une batterie de fumée. Certains utilisent le thermique et ils ont bien raisons, car sur une si grande étendue d’eau les batteries ne font pas long feu. D’ailleurs le thermique devrait être obligatoire pour la sécurité de tous, enfin ça c’est une autre histoire. Certains ne s’occupent pas trop de ça.

Le poste étant trouvé, le campement monté, direction l’eau pour trouver ou déposer mes montages. Contrairement à 2010 lors de ma première sur Orient, l’herbe n’est pas un problème. Il y a plusieurs zones propres pour recevoir mes montages et grâce à l’aquascope le travail est bien facilité.

Pendant ma prospection je déloge un masta brochet et un petit silure, mais pas une carpe en vue. Ce qui est agréable à Orient c’est de pouvoir déposer les montages à vue, car l’eau y est très clair, même par cinq mètres de fond.

Tip top pour déposer propre, mais faut-il poser sur la bonne zone car sur une surface aussi importante pas facile de trouver le chemin emprunté par les carpes. Je vous conseille d’amorcer plusieurs spot et de voir l’évolution si les appâts ont disparu ou non.

Le lendemain, après une nuit réparatrice sans un bip, je par contrôler mes spots. RAS comme on dit. Rien n’a bougé, je recale mes cannes et l’attente reprend son cours. Au deuxième matin, pas un hanger n’a bougé de la nuit. Que faire ? Bouger ? Rester ? Pas facile comme décision, quand on sait le peu de poste qui ne sont pas inondés. Je prends la décision de bouger malgré un saut sur ma zone en fin de deuxième soirée. Mais pêcher a ras une plage cela comporte quelque souci : baigneurs, promeneurs etc…. Et en ne restant que 48h cela m’évite d’être vue trop longtemps hors secteur.

Une fois le camion rechargé et une batterie plus tard, je fais le tour du lac pour avoir quelque infos fraîches et là, les nouvelle sont pas top. Tout le monde capot de biwi city a Michelin. Je m’arrête en fond de baie de Bougeterie afin de sonder et voir si quelques fishs s’y trainent. Rien. Pas un seul signe de vie. Je prends la direction de Geraudot, seule place intéressante au sec. L’installation refaite me voilà de nouveau en action de pêche après une grosse heure de sondage, afin de déposer mes deux montages sur une tache propre.

Et la cela fait à peine deux heure que mes hi’s sont tendues, J’enregistre une touche sur ma canne de droite. C’est mon snowman « la formule » Mistral Baits  qui a trouvé preneur. Je peux vous dire que l’adrénaline est bien là, car faire une touche sur ce lieu vous donne des palpitations importantes. Il me faut moins de deux minutes pour être à l’aplomb de ma tête de ligne et la…. surprise !!! Une MEGA tanche comme sait en produire le géant. Ce n’était pas une carpe, mais je peux dire qu’elle m’a fait vraiment plaisir et au vue de sa taille on ne peut qu’être heureux. La photo étant prise, car je ne pense pas en refaire une aussi grosse avant un moment, je repars retendre ma canne sur le même spot. Dans cette même journée je doublerai puis triplerai dans la même catégorie sur le même spot, à croire que j’avais une zone spéciale pour les tanches.

Rien de plus ne viendra rejoindre le tapis jusqu’à la fin de ma session? Je n’ai pas vu une carpe sur toute ma zone. Par moment, on a l’impression que la partie sur laquelle nous nous trouvons est vide de fish et pourtant je suis persuadé qu’il y en a sur toute les zone du lac. Il suffit de tomber sur LE spot du moment.

Ce qu’il faut retenir sur ce lac, c’est la difficulté à trouver des taches propre entre les herbiers. Certains secteurs sont plus faciles que d’autre. Mais il faut surtout rester courageux et motivé jusqu’au bout. C’est la clef pour réussir sur le géant, car entre les postes inondée, les moustiques, l’herbe et le faite de chercher et chercher un spot productif, on finit par baisser les bras si on n’est pas préparé mentalement pour s’attaquer à une si grande étendue. Il en faut du courage mais une certaine magie envahit ce lieu plus que d’autres lacs. Le coté partage avec d’autre pécheurs venant de divers pays est aussi très intéressant. Vous pourrez rencontrer des allemands/anglais/hollandais et même, comme ce fut mon cas, des croates, qui étaient tout comme moi venus pour cette magie D’Orient. Au vu du nombre d’heure de route, il faut être fou car il y a plus de capot que de carton sur ce lac. Mais la passion passe au-delà de tout ça et c’est bien ça le principal.

Voilà je voulais partager ma petite aventure avec vous en toute modestie. Pas de bloc à gogo non, juste un vrai récit de pêche et un beau capot comme ça arrive à la plupart d’entre nous. Mais je vous recommande une session là-bas, car si ce lac vous fait envie et rêver, foncez quand même malgré la difficulté, les rêves doivent être réalisés.

Moi de mon côté, j’ai déjà calé la date pour une nouvelle session sur cette eau car il me faut cette première carpe d’Orient. Et j’y retournerai autant de fois qu’il le faudra.

A bientôt.

 

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