Le spectacle de la météo

Florent revient sur une pêche d’automne au cours de laquelle la météo l’a gratifié d’un constant changement de couleurs et d’ambiance.

« En visite en bourgogne pour le week end, j’avais choisi de poser mon biwy sur les berges plan d’eau de surface moyenne pour une session de 48h. Après discussion avec le responsable des lieux, je découvre que l’un des côtés de la pièce d’eau est systématiquement délaissé par les pêcheurs. Les résultats y sont apparemment trop aléatoires et nombreux sont ceux qui préfèrent d’autres secteurs. Je prends donc le pari de m’installer sur le côté désert, non pas que je me pense plus malin que tout le monde, mais je compte sur l’effet de surprise pour séduire une ou deux carpes qui se sentiraient en sécurité, loin de la pression de pêche.

Je m’installe donc avec le maximum de discrétion et prévois de prospecter quelques spots qui m’avaient valu une belle réussite quelques années plus tôt. Comme prévu, il n’y a personne sauf moi sur cette partie du lac.

De suite, je remarque la vitesse à laquelle la météo change. Elle oscille entre de franches éclaircies et des périodes de pénombre avec une grosse densité de nuages. Une légère brise balaie les lieux et semble vouloir jouer en ma faveur.

Je dépose mes lignes en bateau en essayant de faire le moins de bruit possible. L’une d’elles pêche une belle branche immergée, alors que les deux autres prospectent un rideau d’arbre sur une bordure inaccessible. J’amorce légèrement et termine mon installation pour finalement me poser dans mon level à l’entrée de mon Tempest. La lumière est terrible. Le ciel est noir avec un gros rayon de soleil qui illumine les arbres de la petite île que j’ai sur ma droite.

 

L’après midi avance et j’ai le plaisir de voir le paysage changer d’heure en heure. De petites averses ponctuent les allées et venues des groupes de nuages. Et je ne note que peu de manifestations de poissons. Trop tôt pour dire si j’ai fait le mauvais choix ou pas, d’autant que je ne pense pas à cela tellement je passe un bon moment au calme.

C’est alors que ma canne du milieu, la plus éloignée sur la bordure à gauche se met à dérouler franchement. Je ferre et me prépare à monter dans le bateau car je sens déjà le passage du poisson dans les branches à l’autre bout. Après quelques minutes de bataille et un dessouchage inévitable, je parviens à mettre au sec une miroir bien colorée qui me fait bien plaisir, car elle me rassure mon approche en quelque sorte. Après une photo rapide et la remise à l’eau du poisson, je re-dépose ma ligne sous la pluie et regagne mon abri. Juste à temps pour profiter d’un bel arc en ciel. M’indiquera-t-il l’endroit de ma prochaine capture ?

La soirée est agréable même si le vent a clairement tourné au froid. Désormais, je supporte bien la veste et le bonnet. Je mange chaud et je m’apprête à passer la nuit, déjà content  du résultat de la journée. Je pense au lendemain, car mon ami Julien vient me rendre visite. Une bonne occasion de partager un bon repas et de se donner des nouvelles autour d’une bonne bouteille. Mais la pénombre vient de s’installer et il ne va pas tarder à faire nuit noire. Quelques bips prometteurs me laissent penser qu’une deuxième capture serait possible…

C’est au petit matin que ma canne de droite, celle de la branche morte, me tire de mon sommeil. Je saute du bed car je sais que le frein de cette ligne est reglé bien plus ferme qu’à l’habitude pour limiter l’impact de l’obstacle. Je prends contact avec le poisson et parviens à l’extirper de la zone dangereuse. Mais après quelques mètres, la ligne se bloque et je ne progresse plus dans le combat. Je m’équipe et monte dans le bateau. Le jour se lève et la brume ne permet pas de voir grand chose devant soi. Arrivé sur les lieux, je constate que c’est un herbier qui bloque les choses. Je vois le poisson qui semble patienter sans trop d’agitation. Je démêle le tout et termine la bataille en pleine eau. Un joli poisson, avec des couleurs plus contrastées rentre dans l’épuisette. C’est plus gros que celle de la veille, mais je dois dire que c’est un facteur auquel je n’attache pas d’importance particulière. Et d’ailleurs, je n’ai pas de peson.

Julien arrive sur les entre faits, ce qui nous permet de gérer quelques photos rapidement dans la foulée, avec un brouillard bien établi à présent. Le reste de la session sera calme mais je suis satisfait du résultat. Il fera même grand soleil une partie de la journée ce qui me conforte dans l’idée que la météo a vraiment été changeante tout au long du séjour. Un changement d’ambiance permanent.

Je ne misais pas sur un carton. Au final, 2 poissons, un bon week end à l’air, de bons repas et la visite de Ju, qui a d’ailleurs pu se faire plaisir avec les nombreux brochets du plan d’eau… Que demander de mieux ?  »

 

 

 

 

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